La santé mentale

Cette thématique est portée par le Pr Frédéric URBAIN. Il a participé, en 2014, à l’élaboration des recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) sur les manifestations dépressives à adolescence en premier recours et à l’actualisation de la recommendation sur l’épisode dépressif caractérisé (EDC de l’adulte) en 2017. Il participe au « programme pluriannuel psychiatrie et santé mentale ». Il coordonne le groupe de travail du CMG (Collège de la médecine générale) sur la psychothérapie du médecin généraliste. Il encadre de nombreux internes de médecine générale dans le cadre de leur thèse d’exercice sur cette thématique. Il a été le premier représentant des médecins généralistes au sein de l’expérimentation « Réseau Santé Mentale Yvelines-Sud (RPSM78) »

M Piotr KRZAKOWKI, Docteur en psychologie clinique, ancien maître de conférences des Universités (Paris V et Orsay) a été le premier représentant des psychologues dans le même réseau où il a développé sur plusieurs années les groupes de travail : « Santé mentale – Justice », « Prévention de la crise suicidaire » (délégué par le ministère avec le Pr Y. Sarfati, en tant que premiers formateurs régionaux) et « Psychanalyse et Psychiatrie » avec le Pr M.C. Hardy Baylé.

Il a assuré la co-direction du RPSM 78 durant 3 années jusqu’à sa clôture en décembre 2017. En 2018, il a participé à l’élaboration de la recommandation HAS sur la « Coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux ». Il a été également consultant dans le cadre des expérimentations de psychothérapie de ce réseau (PSP = prestation spécifique de psychothérapie) au sein du Dispositif de Soins Partagés du centre hospitalier A. Mignot de Versailles. Il a présenté les enjeux de la profession de psychologue face aux évolutions de la politique de soin en santé mentale lors du diagnostic territorial organisé par le CPT 78 Sud (Communauté Psychiatrique de Territoire) entre novembre et décembre 2018. Il participe depuis au comité de pilotage du PTSM 78 Sud en tant que représentant des psychologues. Depuis mai 2019, il a été élu Secrétaire du Comité Scientifique et Technique (CST) de la Société Psychanalytique de Paris. Enfin, il est « Reviewer » depuis 2011 du comité de lecture de l’International Journal of Psychoanalysis (Wiley), revue à fort facteur d’impact dans le champ des sciences humaines.

Les axes de travail de recherche de la MSPU en cours ou en développement sont :

  • La collaboration pluriprofessionnelle, conforme aux recommandations de la HAS, et en collaboration avec le dispositif de soins partagés (DSP) actuellement assuré par l’hôpital A. Mignot de Versailles. Cette collaboration a pu concerner 8 patients en 2019, ce qui a abouti à une prise en charge répartie entre les psychologues de la MSPU. Le partenariat a concerné les MG adresseurs et les psychologues dans leur fonction d’évaluation diagnostique, de validation et de la mise en place d’une psychothérapie structurée.
  • L’optimisation de la prescription de benzodiazépines et de la prise en charge des troubles du sommeil dans la perspective d’une évaluation répétée de la dimension anxio-dépressive.
  • La prise en charge psychothérapeutique en premier recours (médecins généralistes) et deuxième recours (psychologues). Les réunions cliniques pluriprofessionnelles, s’étant avérée comme le moment privilégié de l’élaboration de ces adressages, avec souvent une période « d’incubation » de la demande de prise en compte pas la nécessité de revenir à plusieurs reprises sur une même situation avec une décision d’orientation. Cette démarche qui prend en compte la temporalité psychique du patient, tente de prémunir des adressages précipités qui échouent sur l’ambivalence et les résistances du patient.
  • Le repérage des troubles psychiatriques pour lesquels une prise en charge précoce a démontré un bénéfice pour la santé des patients (psychose du jeune adulte et troubles bipolaires).
  • La prévention du suicide et des addictions.

La surmédicalisation

Cet axe est porté par le Dr Mathilde FRANCOIS qui a réalisé sa thèse de sciences sur cette thématique (la surmédicalisation dans la démence).

Elle a porté le projet de réalisation d’une « Top five list » française en médecine générale (liste de 5 procédures de soins fréquemment prescrites malgré une balance bénéfices / risques déficitaires). Ce projet a été financé par la CNAM et le CESP à hauteur de 60 000€. A ce jour, 30 thèses de médecine générale ont été soutenues ou sont encore en cours sur ce projet. Le Dr FRANCOIS représente la médecine générale au sein de la branche française « choisir avec soins » de la campagne internationnale « Choosing Wisely ». Cette campagne a pour objectif d’encourager les professionnels de santé et les patients à engager un dialogue éclairé au sujet des examens, des traitements et des interventions qui ne sont pas nécessaires et qui pourraient les exposer à des préjudices inutiles.

Le Dr FRANCOIS a également encadré le travail de master 2 de santé publique d’un médecin généraliste sur cette même thématique, en ciblant plus spécifiquement les biphosphonates, traitement de l’ostéoporose. Elle co-encadre actuellement la thèse de science de ce médecin qui porte sur la procréation médicale assistée.

Des thèmes plus ponctuels, tels que la prescription d’antiémétiques ou la réalisation de glycémies à jeun chez les patients diabétiques sont traités dans le cadre de thèses d’exercice d’internes de médecine générale.

La principale base de données utilisées dans le cadre de ces travaux est l’EGB (Echantillon généralistes de Bénéficiaires), une base de données de la caisse nationale d’assurance maladie mise à disposition de chercheurs formés et qui comporte les données de remboursements de la sécurité sociale de 1% de la population française. Le Dr FRANCOIS est habilitée à travailler sur cette base depuis 2014. Elle a une grande expérience dans la manipulation de base de données de grande taille.

Le Dr FRANCOIS est actuellement en train de monter un projet sur la prescription différée d’antibiotique dans l’otite moyenne aiguë afin de limiter les consommations régulièrement non utiles d’antibiotiques dans cette pathologie.
Ce projet pourrait être monté en partenariat avec d’autres MSP du secteur, notamment celles de Trappes et des Mureaux, dont certains membres font également partie du département de médecine générale de l’UFR Simone Veil – Santé.


L’organisation des soins

Cet axe est le plus récent. Il est porté par le Dr Louise DEVILLERS qui réalise actuellement sa thèse de sciences dans cette thématique. Elle travaille sur l’impact de la maîtrise de stage sur la qualité des soins. Elle encadre plusieurs internes pour leur thèse d’exercice.

La formation des médecins généralistes passe par la possibilité de proposer des lieux de stage adaptés à l’exercice des soins ambulatoires. Une formation professionnalisante se doit d’être dispensée dans les meilleures conditions pour garantir la meilleure qualité de soins possible aux patients. Les travaux concernant les pratiques des médecins généralistes sont de plus en plus nombreux. Le travail de thèse du Dr DEVILLERS se développe selon trois axes : le premier est un état des lieux européen et international du fonctionnement de la maîtrise de stage afin de proposer des hypothèses sur les éléments garants d’un fonctionnement de qualité optimale pour les étudiants ; le deuxième axe porte sur l’expérience de la maîtrise de stage par les médecins généralistes (MSU) : un travail qualitatif auprès de MSU permet de comprendre l’impact de cet exercice sur la pratique des médecins et d’émettre, notamment, des hypothèses sur les déterminants de leurs prescriptions ; enfin, une observation (avant / après) des prescriptions et des comportements de prévention permettra de dire si les particularités de prescription des MSU sont préalables ou secondaires à l’obtention de leur agrément ou si les praticiens continuent à exercer à l’identique, indépendamment de celui-ci. Ce travail est basé sur une première étude, réalisée en partenariat avec la CPAM, qui a montré qu’il existait une différence de prescription d’antibiotiques entre les médecins généralistes MSU et les médecins généralistes non MSU.


La pédagogie

Cet axe est porté par le Pr Alain JAMI. Il vise à évaluer les procédures d’enseignement de la médecine générale au sein du département de médecine générale de l’UFR Simone Veil – Santé. Depuis 2002, l’enseignement dispensé au cours du troisième cycle professionnalisant de médecine général a évolué. L’enseignement classique visant à dispenser des savoirs disciplinaires de manière descendante, de l’enseignant à l’enseigné, a été remplacé par une approche qui permet à l’étudiant de devenir acteur de sa propre progression. Ce processus d’apprentissage prend en compte le développement de compétences disciplinaires basées sur un référentiel métier. Cette mise en place justifie de nouvelles modalités d’évaluation.

Ces constructions évoluent au fur et à mesure et sont à l’origine de nombreux travaux de recherche pédagogique. Plusieurs publications ont déjà été réalisées sur ces thèmes et des thèses d’exercice sont régulièrement soutenues sur cette thématique.

Le regroupement de professionnels, tous impliqués dans la formation, facilite l’élaboration de nouveaux projets de recherche. De fait, le pluriprofessionnalité suscite déjà des réflexions et permet l’émergence d’hypothèses nouvelles qui touchent à la qualité et à l’efficience des soins proposés.